Visiter les chutes d'Iguazú – côté Brésil
Quelques conseils – et plusieurs photos ! – pour visiter cette incroyable merveille de la nature.
Le nom Iguazú est celui d’une rivière, et surtout d’une série de chutes parmi les plus grandes du monde. Il vient du guaraní, la langue des indigènes locaux. Plus exactement de y’ pour eau, et guasu pour grand. Et ces chutes, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO ont clairement des « grandes eaux » !
Comme tous les sites de voyage l’indiquent, il y a deux côtés par où il est possible de visiter ces immenses cascades : au Brésil et en Argentine. Généralement parlant, on dit que la visite du Brésil est au pied des chutes alors que celle du côté argentin est au sommet. Environ 80% de la merveille se trouve cependant du côté argentin, puisque la rivière fait un croche à cet endroit.
Arrivant par le Brésil, c’est néanmoins par ce côté que j’ai fait ma première visite.
La première vue des chutes, de la passerelle brésilienne.
Comment s’y rendre
À moins d’être un voyageur de luxe et de rester au fantastique hôtel tout à côté des chutes, l’hébergement se fait dans la grande ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Cette dernière est à plus d’une vingtaine de kilomètres de l’entrée du parc national, mais l’aller se fait assez bien. L’autobus 120 part du terminus principal et s’arrête à de nombreux arrêts en chemin. Il en coûte 4 réaux (1,25$, en décembre 2019), peu importe la durée du trajet. C’est environ 45 minutes à 1h d’autobus selon l’endroit où on y embarque. Et c’est bondé. Il y a sur le chemin plusieurs autres attractions : un parc aquatique, un parc d’animaux et plusieurs autres hôtels. En plus des innombrables touristes, plusieurs employés se rendent chaque jour à leur travail par cet autobus.
La majorité des visiteurs sont cependant des Sud-Américains qui sont venus ici en auto. Il y a aussi un immense stationnement sur place si l’on souhaite éviter le transport en commun et son air climatisé qui ne fournit pas dans la chaleur estivale de la région.
L’achat de billets
Je ne sais si c’est toujours le cas, mais lorsque j’y étais (entre Noël et le jour de l’An, il faut le spécifier), l’attente pour entrer au parc était interminable !
Le parc ouvre ses portes à 9h, et je suis arrivé environ vers 10h sur place. Il y avait déjà des milliers de personnes en ligne. La première étape est d’acheter son billet (coût de 70 réaux, soit l’équivalent de 22 CDN pour les étrangers). La ligne rapide menant à des distributeurs automatiques a quand même pris plus de 20 minutes. Il est possible d’acheter son billet d’avance en ligne, mais il faudra quand même faire la ligne pour ensuite accéder au parc.
Cette fameuse ligne pour entrer au parc m’a pris plus d’une heure et demie d’attente ! La file avançait bien mais elle s’allongeait sur quelques centaines de mètres.
Une fois la barrière passée et le billet validé, on se retrouve alors dans un édifice où il y a encore une longue file de gens. Cette fois il faut attendre pour des autobus qui amènent une trentaine de personnes à la fois à un autre complexe, quelques kilomètres plus loin et à côté des chutes. C’est à cette « vraie entrée » que la visite commence enfin réellement, quelques heures après l’arrivée sur place !
La visite
Cette visite se fait à pied sur une passerelle en bois ou en métal avec plusieurs points de vue différents des chutes. J’ai croisé quelques courageuses personnes en béquilles mais l’endroit n’est pas vraiment accessible aux personnes à mobilité réduite.
Outre les paysages qui sont objectivement magnifiques, la foule compacte qui se suivait sur la passerelle suait à profusion. Dans l’hémisphère sud, c’est présentement le milieu de l’été et il faisait alors une chaleur étouffante et humide de presque 40 degrés.
Plusieurs enfants au bord du coup de chaleur pleuraient et criaient. Et les photographes amateurs se pilaient allègrement sur les pieds pour saisir selfie après selfie. Pas besoin de spécifier que de traîner et d’installer mon trépied en ces circonstances n’était pas de tout repos !
Le plus près des chutes que la visite nous mène.
La visite s’étend sur quelques kilomètres sur ces passerelles. À l’occasion, nous devons emprunter des petits chemins ou des escaliers en métal et en bois. Il n’y a pas réellement d’autres options que le chemin principal que tout le monde emprunte. On se rend ainsi jusqu’à la plus grande des chutes appelée la gorge du Diable (Garganta del Diablo).
Le tout prend environ 2 à 3 heures (en plus de l’interminable attente préalable !).
La foule se compacte au pied de la gorge du diable pour se prendre en selfies.
Le bateau
L’une des populaires activités sur place est un tour de bateau qui amène ses passagers directement sous les chutes. Je ne peux vraiment en dire davantage ne l’ayant pas essayé personnellement. Beaucoup d’information se trouve cependant ailleurs sur le web (notamment ici).
Cette activité semble être un must pour les Argentins, Uruguayens et Brésiliens que j’avais préalablement rencontrés sur ma route et qui m’avaient dit avoir visité les chutes. Ces derniers avaient tous aussi bien aimé l’expérience. Si vous y allez, je vous laisse décider si les 12 minutes sur le bateau, en compagnie de dizaines d’autres personnes, valent le prix de l’excursion.
Est-ce que ça en vaut la peine ?
Oui, mais ce n’est pas obligatoire d’y passer avant de mourir.
Comme souvent pour les attractions plus grandes que natures (les Pyramides, Machu Picchu, Angkor Vat au Cambodge), il y a du monde. Presque trop de monde pour pouvoir profiter du moment. Lors de ma visite, il faisait presque 40 degrés, et les gens jouaient du coude pour prendre leurs selfies. Honnêtement, j’ai été surpris de ne pas voir de bagarres considérant la chaleur et la foule compacte qui cheminait lentement sur les passerelles de métal.
Ce qui me surprend souvent aussi est la vitesse à laquelle les gens déambulent devant ces incroyables merveilles de la nature. Ils font des heures ou peut-être même des jours d’auto ou d’avion pour se rendre ici, font le pied de grue en ligne, et une fois sur place marchent le plus vite possible vers la sortie.
Les selfies téléphoniques particulièrement sont étonnants. La grosse tête dans la photo est complètement sombre devant l’écran blanc des chutes, et cache généralement tous les détails de celles-ci. Le plus drôle est qu’en prenant ces photos, on fait dos aux chutes ! Mais l’important est apparement d’ensuite pouvoir cocher qu’on était sur place.
En regardant ces milliers d’influenceurs amateurs, je me suis demandé ce que nous faisions avant les caméras téléphoniques. Est-ce qu’on prenait davantage le temps de regarder, d’apprécier ? Les appareils photo jetables sont passés date depuis longtemps, mais j’ai l’impression que malgré leur nom, les photos qu’ils prenaient étaient plus pérennes que celles d’aujourd’hui.
C’est un peu cette impression qui me reste de la visite même si on est objectivement devant une merveille naturelle.
Chutes voisines
Ayant passé quelques mois à rouler à vélo au sud du Brésil, la région m’est apparue comme un paradis pour visiter des chutes. Celles d’Iguazú sont de loin les plus connues, mais toute la côte Atlantique en est remplie aussi. Le plateau s’effondre à cet endroit dans l’océan et de nombreuses grandes cascades plongent au milieu de la forêt et sur les bords des routes. Notamment la route costale qui joint São Paulo à Rio de Janeiro.
Évidemment, les chutes d’Iguazú peuvent aussi être visitées du côté argentin. Et j’ai certainement apprécié davantage ma visite de cet autre côté (lien à venir).
Enfin, du côté du Paraguay, tout près, les saltos del Monday (chutes de la rivière Monday) sont aussi intéressantes. Ces dernières sont assez imposantes bien qu’elles pâlissent de la comparaison face à leurs voisines d’Iguazú. Elles ont surtout l’avantage d’être à peu près désertées de touristes.
Un petit détour vers d’incroyables chutes au sud du Brésil.