Juste en Corée
Je ne connaissais rien de la Corée du Sud avant de commencer à y pédaler. Et d’habits de ski en plein été aux éponges collées aux autos, j’y ai découvert une panoplie de situations uniques !
J’ai déjà écrit abondamment que la Corée du Sud est un merveilleux pays pour le cyclotourisme. Mais pas seulement pour les belles pistes cyclables qui se rendent d’un bout à l’autre du pays. Aussi pour la drôle de vue que sont les terrains de golf miniatures. Mélange entre le mini-putt et un petit par 3 de golf, le terrain prend à peine l’espace d’un champ, et le jeu ne se joue qu’avec un seul bâton. L’équivalent d’un fer d’approche avec lequel on peut aussi putter.
Version coréenne du « mini-golf ».
Centre public de ski nautique installé sur une rivière près de Séoul.
Les suits de ski
Oscillant autour d’une vingtaine de degrés dans le jour, la température à mon passage en Corée était certes plus basse que le climat de sauna rencontré en Chine. Mais je roulais quand même en shorts et chandail à manches courtes. C’est pourtant moi qui sortait du lot parmi tous les Coréens habillés en ninja. Couverts des pieds à la tête, des pantalons spandex à la cagoule en passant par les gants, je peinais même à voir si je croisais une femme ou un homme.
J'ai demandé à l’un de ces cyclistes à quoi servaient tous ces vêtements.
- Pour le soleil.
- Mais tu n'as pas chaud?
- Oui.
- Pourquoi tu ne mets pas de la crème solaire ?
C’est que les vêtements ne protègent pas seulement des coups de soleil, mais aussi du bronzage, cet ennemi de la beauté. En Asie, la blancheur est reine et est synonyme de beauté. Et on la protège à tout prix, même à celui de suer sous ses vêtements en faisant du sport extérieur.
Les éponges
Un peu partout au pays, en ville comme en campagne, je vois des éponges bleues collées sur les portes des autos. En lisant un peu sur le sujet (ici et ici), et en demandant autour de moi, j’apprends que ces éponges viennent avec les autos neuves livrées aux concessionnaires. Elles sont normalement enlevées, mais beaucoup de Coréens décident de les garder pour protéger leurs portes et celles des autres automobiles. Je veux voir dans ce geste un sentiment de bien-être collectif au pays des Hyundai et des KIA.
Mais un Coréen me dirige vers un complément d’information. Comme les éponges viennent sur les autos neuves, c’est aussi un signe que son propriétaire possède assez d’argent pour ne pas s’acheter une auto usagée.
Le modèle original.
Double protection.
Et comme chaque demande crée un besoin, des compagnies se sont maintenant mises à fabriquer différents modèles d’éponges que l’on peut apposer soi-même sur son auto. On n’est donc plus limité à la simple couleur bleu… ou à devoir s’acheter une auto neuve ! L’un des modèles les plus populaire rappelle même un peu des ailes d’ange.
Le modèle qui s’adapte aux portes les plus courbées.
Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour… Séoul !
L’Église… catholique ?
Le paysage coréen avec ses pistes cyclables coupant à travers champs et glissant d’une vallée à l’autre n’est pas sans rappeler certains airs d’Europe. Mais ce qui ressemble encore plus au vieux continent est la présence d’une église dans presque chaque village. À ma grande surprise, j’apprends que le christianisme est la religion principale de ce petit pays d’Asie orientale, avec près d’un tiers de la population qui est chrétienne. C’est le 4e pays le plus chrétien du continent, après les Philippines, le Timor oriental et le Liban.
Ces clochers partout visibles donnent même un petit air familier à cette lointaine contrée. Surtout qu’à ce patrimoine immobilier s’ajoutent les nombreux vergers. En pédalant dans ces collines, entouré de pommes automnales et de sons de cloches, je pourrais presque m’imaginer à St-Joseph-du-Lac !
Les clochers sont partout présent en Corée du Sud.
Prise entre la dictature de la Corée du Nord et les géants que sont la Chine et le Japon, la Corée du Sud ne trône pas au sommet des lieux touristiques les plus populaires. Et pourtant, elle le devrait ! D’immenses pistes cyclables, de vastes vallées colorées, des villes vibrantes et une population accueillante : portrait d’un territoire qui a tout pour plaire aux cyclistes.