Comment transporter sa guitare à vélo

Le guide ultime sur comment transporter sa précieuse guitare en toute sécurité sur son vélo !

Le produit (presque) fini, à Kuala Lumpur en Malaisie.

Le produit (presque) fini, à Kuala Lumpur en Malaisie.

Probablement ce dont je m'étais le plus ennuyé dans ma première année de voyage à vélo était de pouvoir jouer d'un instrument de musique. À la veille de repartir de Kuala Lumpur, j'ai décidé de trouver une façon d'amener une guitare avec moi. Le problème n'était pas tant le poids mais plutôt la grosseur de l'instrument.

L'endroit le moins encombrant serait donc à la verticale derrière le vélo. Pour ça, je me suis mis à la recherche d'un soudeur un peu patenteux qui accepterait de donner vie à mon idée. J'en ai trouvé un en la personne de Wanda, un Indonésien installé en Malaisie, avec un atelier pas très loin de chez moi.

Le début du projet : couper et limer les tiges de métal de la bonne longueur. Wanda travaille à droite, sous le regard curieux de son associé.

Le début du projet : couper et limer les tiges de métal de la bonne longueur. Wanda travaille à droite, sous le regard curieux de son associé.

Du sur-mesure

J'avais apporté mon étui (vide) à guitare et un petit dessin. Ça n'a pris que quelques secondes à Wanda pour comprendre et s'enthousiasmer du projet. Après avoir fait le tour du petit atelier pour trouver des tiges de métal vides, et donc plus légères, nous nous mettons à l'oeuvre. C'est-à-dire Wanda à la soudure et au polissage, et moi à la photo !

Soudure directement sur le vélo.

Soudure directement sur le vélo.

Un peu de polissage. Sans protection pour les mains ou les gants évidemment.

Un peu de polissage. Sans protection pour les mains ou les gants évidemment.

Plusieurs heures de travail plus tard, Wanda me donne son prix incluant les matériaux : 

15$, ça te va ?

Je le force à accepter davantage et lui demande son contact pour lui envoyer les photos que j'ai prises de lui. Nous nous quittons mutuellement enchantés.

Wanda pose pour son produit presque terminé. Ça commence à ressembler à un support.

Wanda pose pour son produit presque terminé. Ça commence à ressembler à un support.

Compléter la protection

La beauté de ce support est qu'il peut s'enlever assez facilement en dévissant rapidement ses quatre points d'attache. C'est ce que je fais pour le peinturer le support en noir, comme le support à bagages. J'ai utilisé de la peinture à BBQ, faite pour l'extérieur et résistante à la rouille.

J'ai ensuite pris les mesures de mon étui à guitare. Puis, de passage au Canada, j'ai demandé à Denise, ma couturière préférée, de me fabriquer un sac étanche pour protéger ma guitare des intempéries de la route : pluie, sable, soleil. Tout comme Wanda, elle a accepté avec joie mon projet un peu farfelu, et s'est mise au travail avec le tissu imperméable que j'avais commandé en ligne. Elle m'est rapidement revenue avec un sac parfaitement ajusté.

Pour terminer le projet, j'ai glissé des tuyaux d'isolation pour air climatisé par-dessus mon support en métal. La molle épaisseur servirait de protection contre les bosses du chemin.

Denise et sa création : un sac étanche pour mon étui de guitare.

Denise et sa création : un sac étanche pour mon étui de guitare.

Le support sans l'instrument, quelque part en Malaisie.

Le support sans l'instrument, quelque part en Malaisie.

Le produit fini avec la guitare solidement attachée et protégée des éléments.

Le produit fini avec la guitare solidement attachée et protégée des éléments.

Conclusion

Le projet complété dépassa mes attentes en termes de protection et de stabilité. Une fois bien attachée, la guitare est complètement immobile et ne gêne pas du tout la conduite. J'ai ainsi roulé en Malaisie, à Singapour, puis à Taïwan avec mon instrument. Jamais la pluie ne s'est approchée de mon étui, et la guitare demeurait même accordée tellement elle était stable.

Ceci dit, même si chaque élément – le support, la guitare, son étui – n'ajoute qu'un peu de poids à l'ensemble, le total est quand même significatif. Ça va bien sur du plat, mais je pouvais certainement le sentir me ralentir lors des montées. Le vélo plus long est aussi un peu plus encombrant. Et ça fait des bagages de plus à transporter lorsque je m'arrête à un hôtel.

À la veille d'une immense montée de plusieurs jours à Taïwan, j'ai pris avec tristesse la décision de rouler « plus léger » et de renvoyer ma six cordes par la poste au Canada.

Néanmoins, je vous suggère l'idée pour de petites distances ou si vous êtes davantage sur du plat. Ou encore si vous êtes plus en forme que moi et qu'un peu de poids supplémentaire ne vous effraie pas !

 
 
 
Jonathan B. Roy

Auteur, journaliste, vidéaste et conférencier, Jonathan B. Roy raconte des histoires depuis 2016.

http://jonathanbroy.com
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