Regard malaisien

Je passe dans le touristique état de Penang, y parle multiculturalisme à la malaisienne, et je m'entête à manger avec des ustensiles !

Un peu moins de 1 000 km, pour terminer la Thaïlande jusqu'à Kuala Lumpur en Malaisie.

Un peu moins de 1 000 km, pour terminer la Thaïlande jusqu'à Kuala Lumpur en Malaisie.

Peu après l'entrée en Malaisie, je m'arrête à George Town, dans la touristique île de Penang. Reconnue pour sa bouffe multiculturelle, la ville est un mélange hétéroclite des trois grandes cultures du pays : malaise, chinoise et indienne.

Je fais un tour de ville à pied, en partout à la recherche des graffitis un peu partout sur les murs. Cet art de rue est une idée du gouvernement local, et la majorité des dessins ont été fait aussi récemment que 2012, par un artiste lituanien.

Marge « poteau » Simpson.

Marge « poteau » Simpson.

Sur le traversier me ramenant à la péninsule, un Malaisien d'origine chinoise m'aborde. Il dit s'appeler William. Comme beaucoup de gens de descendance chinoise, il s'est choisi un nom occidental qu'il utilise maintenant plus que son vrai prénom.

William n'est pas grand, il a un peu de poids en trop, et un visage rond. Ses yeux sont doux et ses cheveux plus sel que poivre. Je le regarde en me disant qu'on se ressemble malgré la différence d'âge et d'origine. Il est plein de curiosité pour mon périple et me pose plein de questions.

Je lui partage à mon tour mon émerveillement des différentes communautés vivant ensemble dans son pays. Il me dit que la réalité est plus compliquée que ça. Bien que sa famille soit en Malaisie depuis trois générations - quatre pour ses enfants - ils ne seront jamais entièrement acceptés comme citoyens à part entière. Lui-même est bouddhiste, mais même son fils qui s'est converti à l'islam, la religion du pays, subit quand même une certaine discrimination.

Lorsque le traversier touche port après une dizaine de minutes sur l'eau, William se penche vers sa moto et il en sort un petit jus en boîte. Il me l'offre en s'excusant de n'avoir rien de plus gros à me donner, et ajoute « tu le prendras quand tu auras la bouche sèche, il fait chaud ici ».

J'ai le goût de le prendre dans mes bras mais les dizaines de motos autour de nous se mettent en marche pour sortir du bateau. Il me donne sa carte. « Appelle-moi si tu reviens à Penang ! ».

Une petite partie de basket.

Une petite partie de basket.

Un Indien faisant la sieste directement sur le trottoir.

Un Indien faisant la sieste directement sur le trottoir.

Les doigts

Au long du chemin par la suite, je continue de me familiariser avec certains traits locaux. Dans chaque chambre d'hôtel, il y a une flèche au plafond qui indique la direction de La Mecque. Pratique pour ceux qui veulent s'orienter dans la bonne direction pour prier le soir (et le matin). Surtout que la plupart de mes chambres n'ont pas de fenêtre !

Un soir, je vois un homme qui apparait avoir un handicap mental manger avec ses doigts. Je n'y pense pas plus que ça. Mais, au fil des jours, je réalise que si nous sommes habitués aux ustensiles, et que les Japonais ou Vietnamiens mangent avec des baguettes, ici c'est le plus souvent avec ses doigts que ça se passe. Ça me frappe d'un coup quand au milieu d'un restaurant, je réalise que je suis le seul weirdo à manger avec une fourchette. Et on parle ici de manger du riz et d'autres trucs huileux avec ses doigts.

Voilà une tradition que je ne crois pas adopter de si tôt !

Jonathan B. Roy

Auteur, journaliste, vidéaste et conférencier, Jonathan B. Roy raconte des histoires depuis 2016.

http://jonathanbroy.com
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